Les gros sabots de la Banque nationale

La Banque nationale de Belgique recommande donc dans une étude publiée sur son site de réduire les allocations de chômage et les pensions en Belgique.

Les auteurs de cette étude sont certainement plus compétents que moi dans l’analyse des finances publiques. Je ne suis ni économiste ni fiscaliste mais je m’interroge.

Il paraît donc que les pensions belges sont parmi les plus élevées d’Europe. Je ne suis pas spécialiste mais j’ai lu l’inverse. Le rapport européen Pension Adequacy rédigé par des personnes qui ne sont pas spécialement d’affreux gauchistes plaçait les pensions belges parmi les plus basses d’Europe. C’était fin 2012. En augmentant de 2% les pensions les plus basses en 2013, le gouvernement Di Rupo nous aurait donc fait caracoler en tête des Etats européens les plus généreux. Vous auriez imaginé cela ? Non ? Mais vous n’êtes sans doute pas des spécialistes comme à la Banque Nationale. Moi, j’avais aussi lu sur le site du SPF Intégration sociale qui, chaque année mesure le taux de pauvreté en Belgique, que près de 20% des plus de 65 ans avaient une pension inférieure ou égale au seuil de pauvreté en Belgique. Mais bon, cela n’a peut-être rien à voir. Je ne suis pas statisticienne.

J’ai lu également que si la Banque centrale européenne vient de porter son taux de dépôt à un niveau négatif, c’est pour encourager les banques à prêter de l’argent aux ménages et pour ainsi relancer la croissance. Je ne suis pas spécialiste mais je ne pense pas qu’en diminuant les allocations de chômage et les pensions, on va encourager les gens à dépenser ni inciter les banques à prêter quoi que ce soit à des pensionnés ou des chômeurs qui arrivent à peine à payer leur loyer. Mais peut-être que je ne comprends rien à l’économie.

Les auteurs de l’étude estiment qu’en diminuant les pensions, on va inciter les gens à travailler plus longtemps, au-delà de 65 ans donc. Je ne suis pas spécialiste du marché de l’emploi mais je sais que tout au long de l’année 2013, les faillites avec leur cortège de prépensions plus ou moins obligées se sont succédé. Qu’à Bruxelles, le taux de chômage des plus de 50 ans a doublé en dix ans, passant de 10 à 20%. Que selon le Forem, les demandeurs d’emploi à partir de 50 ans ont une chance sur trois de retrouver du travail. Moins d’une chance sur quatre, s’ils ont plus de 55 ans. Et qu’enfin les 55-64 ans ont représenté en 2012 à peine 2% du nombre de recrutements dans le secteur privé. Mais si la BNB le dit, c’est sûr : rester au travail au-delà de 65 ans, c’est à la portée de tous.

Je ne suis pas politologue mais je m’interroge aussi sur le calendrier de cette étude. Qui survient au moment où l’on tente de former un gouvernement fédéral. Où un parti, la N-VA qui veut justement réformer notre système d’allocations de chômage, est aux manettes. La principale mesure que le prochain gouvernement devrait prendre, c’est de réduire les dépenses publiques et notamment les dépenses de pensions, estiment nos spécialistes de la Banque Nationale. Moi, je sais en tout cas que ces gens-là n’ont pas été élus par la population. Qu’il ne leur appartient donc pas de dicter le contenu d’un accord gouvernemental. Mais c’est juste l’opinion d’une citoyenne.

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